C’est une subtilité qui n’a pas échappé à l’Union nationale des locataires indépendants (UNLI). Dans un immeuble doté d’un gardien, le salaire de ce dernier est récupérable auprès des locataires, à hauteur de 75% ou de 40%, selon les cas. Ce qui fait la différence? Le premier cas de figure s’applique si le gardien effectue l’entretien des parties communes et l’élimination des rejets et le second, s’il se contente de l’entretien des parties communes. Une distinction qui s’appuie sur deux décrets, l’un du 26 août 1967 et l’autre du 9 novembre 1982, précise Alexandre Guillemaud, chargé de mission à l’UNLI.

Or, bon nombre de communes se sont équipées ces dernières années de points d’apport volontaire enterrés, des poubelles enterrées du type de celles de notre illustration principale. Dans ce cas, ce sont les locataires qui apportent eux-mêmes directement leurs ordures ménagères à la poubelle et le gardien se trouve déchargé de cette mission. Conclusion logique pour l’UNLI: la récupération des charges devrait passer à 40%. L’association enregistre pourtant des remontées sur tout le territoire (dans l’Est, en Normandie, du côté de Pau, de Bordeaux, de la capitale ou des Hauts-de-Seine) indiquant que des bailleurs sociaux (elle n’a rien noté de tel pour des propriétaires-bailleurs particuliers) continuent de récupérer 75 % du montant des charges de gardiennage.

«L’argument qui nous est opposé quelques fois, c’est que le gardien ferait le ménage de ces points d’apports volontaires, ce qui maintient son volume de travail mais cela ne tient pas, explique Alexandre Guillemaud. Ces poubelles enterrées étant situées sur le territoire de la commune plutôt que sur la copropriété, il n’y a pas de raison que le gardien s’en occupe.» La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a été interpellée sur ce sujet afin qu’elle apporte des précisions et certains parlementaires s’emparent de la question aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale.